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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 22:44

L’araignée               tisse

 

une étoile de mère

brode un Saint Suaire

et file des nuages

 

et sous la voûte souterraine

l’astre sélène

guide nos faux pas

 

 

 

et toi, tu te bats, tu avances      à tâtons      d’erreurs en erreurs

 

pour n’être      pour naître pour naître pour naître

 

que toi          juste une femme

 

dans un monde où l’homme ne veut que des vierges

 

des mères ou des p*utes

 

 

 

05.07.2013

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 10:54

je ne me souviens plus de la voix de mon père

c’est un lointain cri d’aigle

qui bat de l’aile

derrière l’horizon de mon enfance

 

le temps            est une distance

si longue            à gravir 

mille pas            et autant de prières

ne suffisent        à le remonter

 

 

alors j’écris, avec des pierres

la voie de mon histoire

sur le grand tableau noir

de mon imaginaire


dans ce grincement dedans, je marche


      un pas

   puis deux

dans l’aven d’un passé

décomposé

 

j’entends         une rumeur

 

 

c’est un lointain cri d’aigle

qui bat de l’aile

derrière l’horizon de mon enfance

 

est-ce la voix de mon père ?

je ne m’en souviens plus

 

 

26.06.2013

 

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 22:07

 

Gil Pidoux est un écrivain assurément très apprécié

sur www.litteratureaudio.com!

 

Avec 74 coups de coeur, « La lettre d’Autstralie », texte publié dans « Les Veuves » aux éditions Au Plaisir de Lire,  se classe à ce jour au

 

493è rang

 

du classement des livres les plus appréciés !

 

Sur quelques 3470 textes... cela méritait d’être relevé ! 

 

La page de Gil Pidoux dans l'Antre Ciel Ether

 

 

 

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 17:23

On ne badine pas avec l'amour

de Alfred de Musset

sur www.litteratureaudio.com

 

Alfred de Musset - On ne badine pas avec l'amour

On ne badine pas avec l’amour est une pièce de théâtre en trois actes d’Alfred de Musset représentée le 18 novembre 1861 à la Comédie-Française. La pièce se déroule au château du Baron et a pour principaux personnages Camille, sa nièce, une jeune fille de 18 ans qui sort du couvent, et son fils de 21 ans, Perdican, récemment titulaire d’un doctorat. Les deux jeunes gens se retrouvent après dix ans de séparation dans ce château si cher à leurs cœurs, où ils ont grandi, joué, et où ils se sont aimés. Le Baron projette de marier les deux cousins. Perdican et Camille s’aiment depuis toujours, mais cette dernière, endoctrinée par les sœurs du couvent toutes victimes d’amours malheureuses, a appris à ne pas avoir confiance en les hommes. Elle a donc pris la décision d’y retourner et de vouer sa vie à Dieu.

 

Distribution :

Présentation : Milady
Le chœur : Alain Degandt
Montage : Cocotte
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Maître Blazius : Florent Camille : Esperiidae
Dame Pluche : Cocottte Rosette : Saperlipopette
Le baron : Gustave Un paysan : Lemoko
Maître Bridaine : Serge Dewulf Didascalies : Florent
Perdican : Bernard

 

Ecouter la pièce 

(un clic sur l'image)

 

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 18:46
 

La terrasse se remplit et se vide tout en même temps, c’est la chorégraphie des vacances estivales. Devant nous, le soleil joue avec la mer. Il vient chatouiller de petites escarbilles la peau turquoise et la mer tout entière frémit et fait danser les petites fées sur ses éclats de rire. Un vent de mer atténue la chaleur et ébouriffe les Phoenix qui battent des feuilles en bruissant d’aise. Sur notre table, deux  verres de Ouzo, où flotte un paquet de glaçons, parachèvent le cliché de cette scène crétoise.        

 

Elle, elle est installée à quelques mètres de nous. Elle a dix ans, peut-être douze. Elle semble gênée tant elle est assise d’une façon qui nous semble inconfortable, penchée vers l’avant, les genoux serrés. Ses mains s’amusent l’une avec l’autre d’une manière un peu brutale, par sursaut. Soudain, sa main gauche s’égare dans ses cheveux blonds coupés courts, les ébouriffe convulsivement - cela ne prend pas plus d’une seconde, comme un cri silencieux - puis retourne jouer avec sa compagne qu’elle avait abandonnée sur le plâtre de ses cuisses. Commence alors une cadence douce, les doigts s’entremêlent, les mains se taquinent, comme pour se ré-apprivoiser. De toutes petites oscillations animent le haut de son corps. Est-ce l’écho des battements de son cœur qui se donnent en spectacle ?

 

Elle regarde le vide devant elle, les yeux fixes, hypnotisée par quelque point invisible.  Elle porte un chemisier  à carreaux et un short en lin rose pâle qui laisse découvrir des bras et des jambes fins, blancs comme l’albâtre. Parfois, ses lèvres remuent un peu mais ne délivrent aucun son. Elle fixe le vide et si quelqu’un à la bienveillance audacieuse osait en cet instant l’observer, il verrait dans ses yeux verts tout un monde, intangible, bouleversé, bouleversant, un monde aussi vaste et mystérieux qu’un arrière pays d’esprit humain.

 

Un contemplatif  à l’oreille habituée aux musiques de la vie entendrait s’élever autour de cette scène une mélodie en si mineur, remplie de solitude et de mélancolie. Un concerto pour violoncelle par exemple, pourquoi pas l’Adagio ma non troppo du concerto n° 2 de Dvořák ?

 

Les fauvettes et les hirondelles se bagarrent l’azur de vifs ballets d’ailes. Un bébé pleure quelque part. Une nuée de scooters passe en bourdonnant devant le petit restaurant et se dirige vers la plage. De l’essaim des touristes estivaux s’élève un babillage multicolore qui compose un étrange patchwork auditif.

 

Elle regarde le vide devant elle, assise de façon maladroite sur la chaise en bois vernis. Tu viens t’assoir tout près d’elle, sur la chaise vide, à sa droite. Tu lui souris. Elle ne te voit pas nous semble-t-il, ses mains jouent toujours ensembles, ses lèvres ne prononcent plus de mots silencieux, son corps inlassablement vibre et ses prunelles d’émeraude scellent toujours l’inaccessible. Peut-être frémit-elle tout de même un peu, à l’intérieur ? On ne sait pas, on ne sent rien. Tu poses doucement ta main sur l’accoudoir de ta chaise. Sur l’accoudoir gauche, celui qui est de son côté. Et tu attends. Et soudain - cela ne fait aucun bruit et c’est pourtant aussi retentissant qu’une symphonie - sans décrocher son regard du néant sa main droite s’évade en direction de la tienne, vient la palper, à tâtons, comme on cherche un interrupteur dans la nuit. Tu lui souris toujours et dans ton regard on peut voir et s’émouvoir d’une cargaison de tendresse.

 

 

Rien n’a bougé autour, ou plutôt tout a continué de bouger. Le soleil joue toujours avec la mer, les touristes s’agitent sans relâche, les fauvettes et les hirondelles se chamaillent encore le ciel et le vide remplit toujours le regard immobile de la petite fille en rose pâle, mais une sorte de grâce éclot soudain des graines du temps ; vous êtes belles d’une beauté sans mot pour la décrire. 

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 18:11

En guise de réveil, ce matin, Radio Classique déverse sur mon édredon quelques arpèges dégoulinant de douceur, m’extirpant de mon sommeil avec délicatesse. J’ai décidé de me lever avant l’aurore, pour profiter encore une fois d’une de ces belles matinées que la bise de janvier apprête de façon si fabuleuse, avec une ardente fraîcheur. La nature me convie à une fête singulière et prodigieuse que je ne veux pas manquer. Toute la maisonnée est encore paisiblement endormie. Il n’y a que moi pour me lever à l’aube un dimanche…

 

Je mets à bouillir un peu d’eau, pour me préparer une tasse de thé avant de partir. Je choisi un sachet aux agrumes. Pour rehausser le goût, je râpe quelques zestes, confisqués à une des oranges empilées dans le plat à fruits et effrite du bout des doigts, dans l’eau qui commence à frémir, un gros morceau de cannelle.

 

Pendant que l’eau chauffe, je fouille l’âtre avec le tisonnier. Les cendres de la dernière flambée recèlent-elles encore quelque escarbille susceptible de reprendre vie sous la bûche que je leur offre ? Je froisse quelques feuilles d’un journal et glisse ces pelotes de combustible sous du petit bois. Les braises s’agacent, grignotent le papier, qui soudain s’enflamme, d’un coup. La bûche commence par rouspéter, avec timidité tout d’abord, puis, encouragée par quelques bouffées d’air, elle se met à crépiter franchement et les flammes commencent à danser, dans un joyeux ballet d’étincelles. Avant de refermer la porte du foyer, je laisse s’échapper un peu de fumée et j’hume, longuement, en fermant les yeux, l’odeur du bois brûlé qui se mêle à l’exquise fragrance du thé. Le flot capiteux d’humeur d’écorce, de polypores déchus, de terre calcinée et de caresses d’agrumes, me grise de façon savoureuse.

 

Je me pelotonne dans la masse de coussins disposés sur le fauteuil, en face de l’âtre. Puis je savoure mon thé. Lentement. Dégustant chaque lampée. La chaleur du feu qui s’épanouit m’enlace tendrement et m’ensorcèle d’une torpeur bien agréable. Pour peu, je renoncerais à mon projet de balade et resterais assise là, emballée dans cette douce léthargie. Cependant, dans un sursaut de volonté, je m’extirpe de l’océan de mes rêveries et secoue la tête, comme un animal qui s’ébroue en sortant d’une baignade. Je charge le feu de plusieurs morceaux de chêne. Ainsi richement alimenté, il m’offrira une chaleur accueillante, à mon retour.

 

Puis je m’emmitoufle dans mon manteau de fourrure. Je chausse mes Moon Boots, enroule une écharpe de laine colorée autour de mon cou et fourre mes mains dans une paire de mitaines tricotées durant l’automne. Me voilà parée pour affronter la froidure du matin ! Je me faufile hors de ma demeure avec, au cœur, l’impatience d’un jeune chiot à qui l’ont promet une promenade dans les bois. C’est parti pour deux bonnes heures de balade !

 

A présent, je traverse les ruelles encore endormies, sous le regard phosphorescent d’une lune incroyablement ronde et pleine. Des flocons sont tombés toute la journée d’hier, petites plumes en cristal lâchées par le duvet des nuages, virevoltant dans l’air glacé avant de se déposer sur toute chose. Puis, au crépuscule, la bise s’est levée. Elle a chassé le gris du ciel et la voûte céleste s’est mise à étinceler, sur un fond bleu cobalt. Et elle scintille de même, ce matin, pour quelques minutes encore.

 

Devant moi, le long de la route toute droite, s’égraine un chapelet de lampadaires. De diaphanes chimères de frimas ondulent dans chacune des gemmes de lumière. J’avance lentement en pensant à tous les « Je vous salue Marie » que je n’ai jamais récité. Sauf durant ces Adieux douloureux quand, debout dans un silence déchiré par le cri des mains jointes d’une ou l’autre connaissance défunte, l’échine courbée aux côtés d’autres échines courbées, ceignant le coffre à mort, je prie, pour « la paix de son âme » et l’apaisement de la douleur des proches. L’exception confirme la règle.

 

Ma respiration esquisse des nuages qui se dispersent dans la froidure du petit-jour. Je m’arrête pour suivre du regard une de ces nimbes de brume s’emparer de l’air et s’élever dans une arabesque mouvante, s’estomper, puis disparaître tout à fait. Puis je reprends la marche.

 

Un chat encore un peu engourdi par la fraîcheur du matin me rejoint et vient se frotter contre la mousse de mes bottes, lâchant quelques miaulements aigus. Je le gratouille dans le cou et sourit de la posture extatique qu’il prend. Il lâche un ronronnement fabuleux, tout de suite recouvert par le fracas de l’Angelus. Six heures. Le clocher répand sur le village son ordre de prière et de dévotion en l’honneur de l’Incarnation. Une invitation catholique de plus en plus déclinée, à commencer par moi. Quoi que… En un certain sens, j’y prends part, de façon détournée, en me rendant là où je vais…

 

La route va crescendo. J’entame la douce montée qui mène à la forêt surplombant le village. La bise pique mes oreilles de son bec acéré, picore mon visage, me pince le nez. Je réajuste mon écharpe.  Sur le chemin, la neige gelée produit un grincement délicieux, comme seul sait le faire un pas dans la neige gelée du matin. Sous le poids du pied posé avec lenteur, le petit tremblement de la neige écrasée se ressent jusque dans le mollet. Des milliers de petits cristaux gloussent sous le pas câlin. Et le rire du froid s’élève, résonne au creux des deux petites absidioles plaquées de chaque côté de mon crâne et va se lover aux profondeurs de mon âme. J’arpente lentement le chemin, me délectant de ces instants d’incroyable poésie. La nature me chuchote sa beauté du bout du givre. Quel enchantement ! A l’intérieur de mon être mon cœur rit et sautille comme celui d’une enfant et mille souvenirs d’hivers heureux se déversent dans le lit de mes pensées. Batailles de boules et glissades téméraires en « sac », le long des pentes poudreuses. Ah ! Que l’hiver est chaleureux dans le cœur des gamins des montagnes ! Je déguste cette flânerie hivernale comme Proust savoura sa Madeleine.

 

J’arrive ainsi, l’esprit joyeux, l’âme enfantine, à l’orée de la forêt. Une brume hiémale se glisse entre les arbres engourdis dans leur bogue de givre. Ces volutes de coton léger confèrent à la forêt un petit air de mystère. Je me glisse, coquine, sous les jupes des sapins, humant les odeurs sylvestres dilatées par la froidure de la saison morte. L’épaisse fourrure des conifères a retenu la neige et le sol n’est recouvert que d’une guipure fine et légère. Sous mes pieds, la végétation hirsute du layon et les feuilles décrochées par l’automne et toute givrées par le frimas, croustillent généreusement. Je marche à pas lents dans ce silence troublé. Je déguste chaque accord. Du crépitement des brindilles se fripant sous ma contemplative foulée. De la résonance, dans l’éther de l’hiver, du frais froissement des feuilles mortes et gelées. Du craquement sec de petites branches jonchant le chemin. Eclats de rires, éclats d’ouïr. Romance spirituelle.

 

Je traverse ainsi le bois, dans un esprit d’humilité et de reconnaissance, pour me rendre au premier contour du petit ruisseau qui s’écoule entre la rocaille. Ce n’est plus vraiment un ruisseau, plutôt un filet d’eau que la température hivernale a rendu tout timide et qui épand encore quelques perles, dans un lit devenu trop grand. Je longe un moment le ru en prenant garde de ne pas glisser sur les cailloux humides. J’aurais fière allure si j’allais me tordre une cheville à une heure pareille, dans cet endroit désert ! J’arrive enfin à cet emplacement où la rivière débouche d’un grand virage. Je suis arrivée. Je  m’assois sur une souche. L’humidité de la mousse glacée marquera mon manteau, mais cela n’a aucune espèce d’importance. Je sais que c’est là, à cet endroit précis, qu’Elle viendra. Cette Fée en robe de pyracantha, qui sait tant ensorceler mes sens et enchanter mon présent. Elle viendra, comme chaque matin clair, depuis le début de janvier.

 

Encore quelques minutes et son mystère « densera » devant mes yeux, empreignant mon âme d’un souvenir ébloui, me gorgeant, pour les instants creux, de sa Force et de sa Lumière. Comme pour annoncer cet instant de magnificence, une mésange à tête noire entame son gazouillement. Cette ritournelle, ponctuée par les quelques notes monotones et nasillardes d’une sittelle, ajoute du bonheur au bonheur. Délicatement, voluptueusement, la nature se voile d’une aura singulière. Tout est prêt pour l’Instant.

 

Alors apparaît la féerie… Que la fête commence !

 

Je distingue, entre les feuillages, l’arceau de l’astre du jour qui se lève, colorant l’horizon d’une nitescence rouge vermillon. Les branches des foyards et des sapins, cristallisées par le gel, s’enflamment. Un murmure imperceptible s’élève sous le souffle léger qui les cajole. L’astre d’Or, doucement, se réveille et je regarde ainsi avec émerveillement, la Terre enfanter d’un jour nouveau.

 

Quelques rais filtrent doucement entre les branches et donnent le ton. Puis, c’est l’éclatement. Les premiers cris de soleil percent le ciel orangé de l’aurore. L’étoile du jour jette entre les branches des flammèches rougeoyantes, qui transforment en étincelle chaque joyau de cristal accroché aux branches des arbres. L’eau gelée joue ainsi avec le feu – complices, l’instant d’un ballet magique.

 

L’azur se découvre de son voile de ténèbres et le bleu céruléen qui teinte les nues me donne envie d’y plonger toute entière. Nager dans l’éclat fluorescent d’une atmosphère pélagique. Je m’imagine, suspendue entre ciel et terre, danser avec un séraphin sur le concerto numéro 4 en fa mineur de l’opus 8 d’Antonio Vivaldi : « l’hiver » de la valse des quatre saisons. Dansée avec la légèreté d’un éléphant ; essayez donc de valser avec des Moon Boots !

 

Je ris toute seule de mes pensées friponnes. Le bonheur me fait perdre la raison et c’est bien agréable…

 

J’intime à mon esprit l’ordre de rejoindre à nouveau le Bal des Miracles. Sur la piste de danse, les filaments de cirrus qui parsèment le ciel se fardent en rose-thé. On dirait des chevelures d’anges, têtes penchées sur la terre pour y chanter quelque cantique joyeux sur la renaissance du Monde.

 

Tout autour, la forêt se réveille. On entend, çà et là, des rongeurs qui gratouillent au milieu des brindilles, en quête d’une nourriture devenue rare, à cause de la saison. Les oiseaux, maintenant déchaînés, entament, pour le jour naissant, l’hymne de la Vie.

 

Quelques minutes encore et le soleil aura ouvert tout grand ses bras ; il jettera sur le monde ses flèches d’orpiment de façon tout à fait généreuse. Feu d’artifice final, ou feu d’Art, tout court.

 

Quelles noces d’Or ! Pour un peu, j’applaudirais !

 

Je reste là une éternité, puis me décide finalement à retourner à mon logis, le cœur et l’esprit en fête, émerveillée par une cérémonie qui résonnera en moi, au moins pour quelque temps...


 

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 20:10

 

Les caprices de Marianne

de Alfred de Musset

sur www.litteratureaudio.com


 

Alfred de Musset - Les Caprices de Marianne

 

En 1851, Alfred de Musset qualifiait sa pièce de comédie, et pourtant, le drame couve dans de nombreuses répliques… La pièce se passe dans un Naples imaginaire, et raconte l’histoire de Cœlio, un jeune homme amoureux qui rêve de conquérir Marianne, épouse du juge Claudio. N’osant l’aborder, il tente d’abord d’utiliser l’entremise de la vieille Ciuta, qui n’obtient rien de la jeune femme que l’affirmation de sa fidélité conjugale. Cœlio fait alors en dernier recours appel à son ami Octave, viveur et libertin, cousin du mari de Marianne. Celle-ci continue de refuser ses avances mais… l’amour va jouer un tour mortel à ce trio très romantique…


Ecouter la pièce

 

 


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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 18:08

 

                            A propos De sa vie...  

 

Elle...

 

      ...était seule au château. Le Seigneur et le Prince étaient tous deux partis. En croisade pour l’un, de l’autre côté de la mer. Le second quant à lui entamait son voyage initiatique quelque part en Afrique.

 

Depuis des jours, qu’elle n’arrivait plus à compter, l’angoisse, qu’amplifiait cette solitude, l’oppressait d’une manière tout à fait insupportable. Et la maladie qui s’était installée dans le creux de son ventre sembla alors se frayer un chemin jusqu’aux confins de sa raison. Il lui sembla que des murs du château suintait un jacassement assourdissant. Des fenêtres carrées, jaillissait une lumière atomique, dans laquelle dansait une poussière dense. Cloîtrée dans cette forteresse elle perdait peu à peu conscience. Il lui fallait s'aider... 

 

Elle appela six jours, penchée à sa fenêtre, couru dans le jardin en hurlant sa folie, supplia tous les saints, appela les esprits. Mais personne ne vint.

 

Alors un soir de februarius elle prit le cheval noir qui dormait dans sa loge et qu’elle n’avait plus enfourché depuis déjà longtemps. On ne devrait jamais agir sous influence, surtout pas dans l’émoi. Il y a des erreurs qui ne pardonnent pas...

 

Elle le monta à cru et le lança d’un cri. Le cheval s’emballa et il se déroba avant d’avoir franchi l’enceinte du château. L’hallucinée mourut piétinée sous le pas du palefroi austère.

 

On l’enterra bien vite afin que nul ne su qu’au château du royaume une faible éperdue venait de trépasser sous le pas d’un pur-sang.


Cette année-là l'hiver sembla sans fin. Comme pour le faire durer le Centaure vint un soir

tout habillé de noir

déposer sur sa tombe quatre pétales tombés d’une tulipe fanée.

 

S’il était revenu quelques semaines après, peut-être, on ne sait pas, aurait-il été un peu étonné de découvrir que dans l’humus pourpre de ses quatre pétales fanés


avaient poussées

comme un mystère

neuf roses blanches et bleues

      à G.F.J.

 de-sa-vie.jpg

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 18:07

 

http://www.lamaisonrose.ch/images/stories/expositions/flyer%20inaug.jpg

 

 

 

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 17:56


Le petit prince grafouilla : pardonne-moi un mouton. L’aviateur écrivît une cage

 

 

Il ouvre la lettre avec indolence. Cela allait-il commencer comme dans la nouvelle de Stefan Zweig ; « A toi qui ne m’as jamaisconnue » ? Elle n’était pas une inconnue. Il n’était pas R., le célèbre romancier. La véritable histoire commence maintenant.

 

 

Quand elle lui avait écrit, de son écriture sénestre, elle n’avait rien

voulu livrer ; elle voulait délivrer. L’oiseau, enchaîné à ses regrets

 

Il lit, deux ou trois phrases l’histoire le précise et ce qu’elle précise aussi c’est sa rapide lassitude. Très vite il penche le regard sur les mots qu’il ne comprend pas et s’adosse à son fauteuil, distrait. Les fleurs sur le balcon dansent sous un souffle soutenu, projetant leurs ombres contre le mur de son bureau. Elle est amoureuse. Elle attend une réponse. Un bruit au-dehors le tire de ses réflexions, alors qu’à l’intérieur de lui-même un éclat de rire lancéolé résonne et résonnera – mais en cet instant il ne le sait pas encore – jusqu’aux profondeurs du jeu de la nuit.

 

Elle n’est pas amoureuse. Mais pourtant c’est vrai, elle l’aime. Comme on peut aimer une musique bouleversante, longtemps encore après un concert. Comme les malheurs humains, les tulipes ont des teintes multiples.

 

L’enveloppe, le papier et le reste ont fini par être jetés. Le temps passe. Puis, alors qu’il construit des châteaux de mots

dans du sable noir

cette histoire lui revient en mémoire

 

Il banda son arc de triomphe et sacra cette tragédie à travers quelques mots fléchés sur son papier de vers.

 

Pourquoi la sortir du placard ? Pourquoi jouer de cette vie dans le noir ? Quelle besoin ? Pour la gloire ? Par dessein ? Par hasard ?

 

Elle ne le connaissait pas mais le reconnaissait. Il la connaissait mais ne la reconnaissait plus. Il a escamoté ses émois pour s’en offrir la clameur sur un cahier public.

 

Il l’a écrituéeLe brouhaha de ce sous-rire gracieux

a déchiré

la peau de son corps intérieur. Elle a pleuré

tandis qu’un serpent d’infinie tristesse

se traînait en elle, effaçant lentement

l    e    n    t    e    m    e    n    t

chaque contour de son être.

 

 

Si aimer c’est regarder par la fenêtre

un paysage

qui nous emmène loin

très loin

de soi

alors oui, elle…

 

 

a souffert. Debout sur la terrasse, elle contempla le crépuscule qui barbouillait d’ambre les nuages burinés par l’orage. Un sursaut de vent tourna la page du livret posé sur la table. Elle fit quelques pas dans le jardin. Lentement, elle redressa les roses blanches et bleues qu’une bourrasque avait couchées. C’est vrai qu’il écrit bien…

 

Gilles F. Jobin - "Jouer dans le noir" aux éditions Samizdat

 

Gilles F. Jobin - "Jouer dans le noir" aux éditions Samizdat

Gilles F. Jobin - "Jouer dans le noir" aux éditions Samizdat

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