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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 15:23

On marcherait, pieds nus, à travers notre histoire. A l’orée des forêts, sur les sentiers de terre ou à travers les champs de blé. Il y aurait une brume qui voilerait juste ce qu’il faut de réalité pour que nous puissions croire que le bonheur existe.

 

On trouverait, dans une trouée au milieu d’un bosquet de chênes, un chalet de bois tendre que le temps aurait épargné. Il serait notre gîte. On y passerait l’automne, à l’abri des mélancolies. On ferait des feux de pives et on les écouterait chanter et faire danser les flammes.

 

Juste avant la tombée de la nuit

quand le ciel rougit de fatigue

quand le vent s’enhardit pour éteindre le jour

et que d’une main joueuse il chicane la chênaie, faisant frémir de bien-être le feuillage

on ferait l’amour, sur le plancher de la petite terrasse.

 

Le bois craquerait d’aise sous l’ardeur de nos indécences.  

 

Puis les sens apaisés, on irait se lover au milieu des coussins en velours du sofa.

 

Il y aurait, appuyées contre les parois, d’immenses bibliothèques où des livres remplis d’histoires à voyager nous inviteraient sur leurs ailes de vers. J’en prendrais un, le plus petit, celui qui disparaît entre Ramuz et Jacques Chessex. Je ferais vibrer les mots en passant sur les pages l’archet de mon regard et toi, tu écouterais en caressant des doigts le cuir de nos valises.

 

Et quand viendrait l’heure de nous séparer

ton rire,         ferait jaunir les feuilles

                    et les feraient tomber, tomber, tomber…

 

viendrait graver dans mon esprit la force d’affronter l’hiver. 

 

 

26.05.2014 - Jeux d'écriture De la boussole au calendrier 1

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 22:59

Quand j’étais grande, j’ai mouru.

 

Je m’appelais Madame Laura M.

 

J’avais bien plus d’années à mon sac d’os

que de cordes à mon arc en ciel

et la musique

qui s’élevait lorsque j’y frottais mon archet

dissonait affreusement. À en faire fuir les papillons de vie, dans ma tête.  

 

J’ai tout vu venir, de ma déchéance. Lentement, le serpent du chagrin

coulissait autour de mon âme  

son garrot de néant.  

 

Pendant des jours, pendant des nuits

pendant des phrases des vers des mots

j’ai cherché à délivrer mon être, sertit

 tout autour de l’ange anthracite.

 

J’ai souri j’ai pleuré j’ai parlé j’ai songé,       médité

j’ai écrit et crié ; mais rien de tout ça n’a suffit. Je n’ai pas réussi

à reconstruire le vent autour de moi. Je n’ai pas réussi à reconstruire mes ailes.

 

J’ai échoué dans mon envol. Et maintenant, j’étais grande.

 

« J’étais », imparfait d’imparfaite ou comment la douleur n’arrive pas à trouver d’issue

quand l’être-femme s’est construite grâce à l’amour qu’elle éprouvait

conjugué à celui

qu’elle n’inspirait pas.

 

Mon adulte est bien mort. Il reste son cadavre tout autour de mes origines tout autour ma gemme-enfant

cadavre qui pourrit

tous les jours

un peu mieux.

 

J’attends que sa poussière, enfin, s’éparpille aux quatre vents de mes soupirs.

 

Je m’appelais Madame Laura M.

Madame n’est plus Madame, Laura n’aime plus personne

et « Je »

n’est plus que ce tas d’être

en putréfaction. L’envie

d’en inventer un autre 

trouvera-elle un chemin entre mes catacombes ? La pourriture

deviendra-t-elle humus, où germera

une autre graine d’adulte ?


Cela

a si peu d’importance. Je suis bientôt

rabougrie toute entière, recroquevillée

ratatinée coincée entre les espaces abyssaux de mon être adulte tombé.

Et le rejeton que je redeviens, je ne la connais pas encore...

 

 

Je m’appelais Madame Laura M. et quand j’étais grande,  j’ai...

 

 

 

26.08.2013

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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 15:48

Style "Slam"

                       Ecrire

                       Accueillir

                       À mots ouverts
                       Les maux et l’émoi
                       Accueillir
                       A mots couverts 
                       Les silences

                       Ecrire
                       Caché entre les lignes
                       Entre les mots écrits
                       Nos maux et cris

                       Ecrire

                       Ecrire
                       Pour lui dire
                       Pour médire
                       Pour occire
                       Ou trahir

                       Ecrire, écrire écrire
                       Se travestir de verbes
                       E
crire et s’écrier
                       Pomper dans l’encrier
                       La suie de ses colères
                       Pour les dire à la terre
                       Entière

                       Ecrire pour ne rien dire
                       Ecrire pour se figer
                       Ecrire et se terrer....
                       Pour ne plus être vue
                       Simplement entendue…

                       Ecrire
                      Juste pour exister

                       Ecrire

                                       Ecrire, c’est courir
                                       Après qui après quoi ?
                                       Après soi
                                       Pour s’enfuir
                                       C’est s’ouvrir
                                       S’épancher
                                       Se saigner
                                       S’écouler, s’écrouler

                                       Ecrire c’est mourir
                                       Pour mieux vivre
                                      
                         Ecrire
                         Un sourire
                         Un soupir
                         Quelque vers
                         Pour mieux plaire
 
                         Ou se taire
                         Pour mieux dire

                         L'arme pour séduire
                         Ou larme de joie
                         Ou flots de délires

                                        Ecrire…

                                        Ecrire c’est aimer
                                        C’est aimer donner
                                        Et s’abandonner
                                        C’est aimer semer
                                        Des graines de plaisir

Ecrire c’est jouir
De l’âme

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 22:59

Voici un petit texte écrit lors de la dernière séance d'atelier d'écriture. Je l'ai fignolé et mis en page pour vous le présenter. Le théme était "Imaginez que vous (ou un personnage) receviez ou envoyiez une bouteille à la mer, pourquoi, dans quelles circonstances, et ce que contient la bouteille (si c'est une lettre, dire ce que
contient la lettre)
" ...Excusez-moi par avance pour la longueur...



Une bouteille à l'âme hère



Laissez-moi vous raconter l’histoire singulière et bouleversante qui m’est arrivée durant mes dernières vacances estivales.

Je m’étais évadée pour quelques jours dans un petit camping situé au bord d’une plage de Gironde. Tous les soirs depuis mon arrivée, j’allais m’offrir le spectacle du coucher du soleil en longeant les interminables plages que venait lécher doucement de ses vagues l’océan à l’or flamboyant.

Ce soir-là, je marchais pied nus, laissant, de sa respiration régulière, l’eau salée m’engloutir jusqu’au genoux, quand soudain quelque chose vint effleurer mes jambes. Je poussai un petit cri d’effroi et sautai hors de l’eau d’un bond hystérique. En fouillant la surface ondoyante de l’océan ambré, je constatai qu’il ne s’agissait aucunement d’une quelconque nageoire de requin ou autres méduses visqueuses, mais d’un petit objet bariolé dansant dans l’écume. Je le ramassai et découvrit non sans surprise une petite fiole de verre opaque. Quelque chose comme un banal flacon de parfum bon marché. J’eu tout d’abord le reflex de le repousser au large, mais me ravisai ; je ne pouvais décemment pas laisser ce déchet souiller l’océan, quant bien même celui-ci n’était qu’une infime unité des immondices qui la pollue. Je m’encombrai de la bouteille dans l’intention de la jeter une fois de retour au camping et continuai ma promenade, consciente et fière de contribuer à l’assainissement de ma planète…

Mais une fois arrivée à ma tente, il me vint la curiosité de l’ouvrir. Et s’il y avait un message à l’intérieur ? …Oui…oui, je sais, cela n’arrive que dans les films, mais…

J’ouvris donc délicatement le petit flacon et quelle ne fut pas ma surprise en apercevant un petit bout de tissus bleuté qui pointait le bout de son coin par le goulot, comme pour me dire  :
« Ha, enfin ! Sors-moi donc de là ! ». Je tirai sur le petit morceau d’étoffe et un mouchoir tout chiffonné s’étira alors du cou de la fiole. Je le dépliai et découvrit un petit mouchoir d’enfant, avec un petit chien jaune jouant avec un gros ballon rouge. Intriguée, je guignai par le goulot et vit qu’il y avait encore quelque chose, tout chiffonné dans le corps du flacon. Je dépliai une de mes épingles à cheveux et tentai de le faire sortir, mais il était trop gros et je risquais de le déchirer. J’entrepris alors de casser le flacon, impatiente et toute excitée par cette aventure. Quel Robinson allais-je pouvoir libérer de son île ?


Je dépliai le morceau de papier et découvrit ces quelques mots, tracés à l’encre d’une écriture grosse et maladroite :
Inutile de vous dire qu’au fil de cette lecture l’émotion avait remplacé l’excitation et je sentais mon cœur et mes yeux déborder devant le désespoir et la naïveté de cet appel. Qui était Alexia ? Comment retrouver son papa ? Comment lui faire parvenir ce mot ?? Je ne pouvais pas rester sans agir. Je me sentais investi du devoir de tout tenter pour que cette supplication ne reste pas sans suite.

J’eu alors une idée.

Je ne dormis quasiment pas cette nuit-là, trop excitée par cette aventure, et dès la première heure je filai à la réception du camping pour faire une copie du message. Je fis une photo du petit mouchoir bleu et achetai un bocal d’olives. Après en avoir vidé le contenu dans une tasse et nettoyé soigneusement l’intérieur, j’arrachai l’étiquette et y glissai le petit mot d’Alicia et son mouchoir. Puis je filai sur la plage pour le jeter dans l’océan, aussi loin que je le pu.

Qui sait ? Peut-être attendra-t-elle son destinataire ?... Mais pour un peu aider le destin, dès mon retour à la maison je mis sur mon blog la copie de la lettre ainsi que la photo du mouchoir bleu avec son petit chien jaune jouant au ballon, et lançai un appel afin que chacun diffuse ce message à son tour, dans l’espoir qu’un jour, qui sait, les mots de cette malheureuse petite inconnue arrivent jusqu’à son papa…



21.01.2010


...Parce qu'au terme de la lecture de mon texte l'animatrice m'a demandé "c'est du vrai ??"... je précise que non, il n'y a rien de vrai là-dedans, par même le petit mouchoir... ou alors... peut-être, mon inconscient ?.....

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 20:26
pour la communauté
"Croqueurs de mots"

 


Écrivez un texte
en utilisant un maximum de mots
qui commençent  
par la lettre "S"

 


Une Saucisse en survêtement, soliloquant seule sur un siège, savourait un sandwich, quand un Salami en salopette, quelque peu schizophrène ceci dit en passant, s'assit à ses côtés. Celui-ci, sans sourciller, s'enquit servilement :


- Salutations, Salami sans soucis. Serait-ce stupide de chercher à savoir ce qui t'amène sur ce siège ?


- La soif et l'appétence, sait-tu (c'est un salami belge…..).  Ce sandwich, sère ami Saucisse, serait-il sans salami ?(il faut préciser qu'en plus d'être belge - non non je n'ai pas dit le pauvre ! - Salami avait un seveux sur la lange, si bien qu'il suçotait sans cesse… )


- Certes, il est sans salami, ni autre viande séchée, ce sandwich. Seulement au saumon, et, s'il te plaît, sans sodium ! ça sublime la silhouette.


- Soit, si ce sandwich est sans salami, l'ami, oui s'il est c'est à dire « sans moi », cela signifie sans incertitude qu'il sera moins savoureux, même s'il est, ceci dit en passant,  certainement plus consommable, s'écria Salami en soupirant. Serait-ce abuser si ze te demandais de m'en céder un substantiel segment ?


- A supposer que j'acquiesce à te sustenter, sauras-tu sincèrement savourer sa saveur ?


- Mais certainement, sère cervelat ! Ce sera pour moi une super responsabilité que de savourer respectueusement et silencieusement ce somptueux segment de sandwich.


Et c'est ainsi que Saucisse et Salami dégustèrent révérencieusement le sandwich  au saumon sans sodium.


Ne soit pas si septique, soigneux liseur, et s'il s'avère que ton chemin un samedi soir s'égare en ces lieu où siègent Saucisse super sportif et l'ami Salamis pas sale pour six sous, soit super discret, afin de respecter somptueusement leur silence scénique et leur savoureuse pitance.

 

- 07.10.2007 -

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29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 21:14

Exercice de style sur http://desmots-despages.forumculture.net

 

 

L'INSPIRATION : L'HIVER

 

 

J'aime cette beauté, si belle est si posée
Dormant sous son duvet d'un blanc immaculé
Pendant que le soleil, du bout d'un rai doré
S'y pose comme un chant et vient la caresser

Union d'émotions simples, sereines, uniques
Apaisant par sa paix mon cœur mélancolique
Soulageant mes émois par son calme pudique
Tranquillisant mon âme en repos authentique

Couverte de coton, la nature enneigée
Charme et ravi mes yeux par son jeu de clarté
De crissement de mes pas sur le chemin gelé
C'est un fou-rir' du froid qui rend le cœur léger

Quand mes soupirs s'envolent, mués en bués
Quand la Vie étincelle de flocons dorés
Que la natur' s'endort pour mieux se recréer
Je permets à mes rêves de l'accompagner

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 15:47

Exercice d'écriture No 31 - du 04 au 10/02/2008 - Mots imposés

 

 Assassin - Crime - Viol - Défoncer - Lacérer - Immoler - Dévastation - Poignard - Napalm - Hémoglobine - Tripes - Eventration - Egorger - Piétiner - Scalp - Génocide - Massacre - Baisers - Caresse - Tendresse - Caliner - Etreinte - Enlacer - Jouir - Symbiose



Quand l'âme hourd...

 

 

 

Paul à trois ans lorsque son père disparaît mystérieusement, un soir de septembre.

    

Ce soir-là,  juste après un coup de fil étrange, sa mère vint le trouver dans sa chambre à coucher. Elle s’allongea dans le petit nid douillet et serra son enfant contre son sein, le couvrant de doux baisers. Paul, un peu surpris, n’osa bouger, de peur que la caresse de cette étreinte ne s’évapore dans l’éther nuitée de sa petite chambre. Mais après cet instant, le visage de sa mère, habituellement si joyeux et souriant, se referma à jamais, tel un coffre fort dont on a égaré la clé dans un recoin des abîmes de l’âme.

 

Sa mère ne lui expliqua jamais la disparition de son père. Paul n’osa poser les questions qui le tourmentaient et elles se transformèrent aux tréfonds de son être en poignards lui lacérant le cœur et les tripes.

 

Il se mit à haïr cette femme qui avait de son silence chassé ce père tant aimé. Pour Paul commença alors un long et pénible chemin jusqu’aux portes de l’Enfer.

 

A dix ans, il porta sa colère sur des chats. Uniquement les chats roux, comme la chevelure de sa mère, rivière flamboyante jaillissant des sommets de son crâne pour dégouliner leurs braises sur ses épaules menues.  Durant des heures, après l’école, il errait les rues en quête d’un chat roux. Il amadouait alors l’animal, avant de l’emporter dans la forêt où il avait établi son antre, dans le creux d’un rocher, un peu en contrebas du sentier.

 

A l’aide du couteau de cuisine dérobé à sa mère, il entreprenait alors l’éventration de la bête, comme pour tenter d’y dénicher en ses entrailles l’ulcère qui lui rongeait les siennes. Après avoir lacéré la bête, il entreprenait de décoller soigneusement du crâne la chevelure d’Or du félin,  puis accrochait ce scalp dégoulinant de sève pourpre à la suite de ceux, déjà séchées, des précédentes victimes de son génocide.

 

Il cachait sa rage derrière un visage paisible et un caractère facile, si bien que ni ses professeurs ni sa mère ne devinèrent l'ampleur de la dévastation qui s’étendait en lui, chaque jour un peu plus. Lorsque la douleur tourne en vengeance, nul ne peut imaginer l’étendue des ravages qu’elle créera. Lui se droguait aux massacres, se défonçait à l’hémoglobine, le sang lui enivrant l’esprit, liquide suave et chaud lui apaisant la brûlure que la glace de l’absence lui avait infligé.

 

A l’aube de ses vingt ans, il se donna une nouvelle mission ; il était temps à présent d’élever la mise en scène de ses théâtres : il se mit à chercher une de ce femmes aux cheveux de flammes qui embrasaient tant ses douleurs et sa hargne. C’est à la caisse du supermarché de son quartier qu’il la découvrit. Cette jeune femme au teint d’albâtre et à la crinière de feu, le provoquait de son sourire à chacun de ses passages. Dès qu’il sentait ses grands yeux verts comme l’émeraude rouler sur lui, un mélange de haine et de désir violent lui déchirait les entrailles.  Il sentait monter en lui un mélange de désir intense et de colère innommable, un vent brûlant qui dévastait d’un souffle son paysage intérieur, tel une lampée de Napalm sur une forêt rendue aride par une longue sécheresse.  

 

Il ne pouvait plus dormir la nuit, il cauchemardait dans la vision d’une mer verte où il se noyait, alors qu’une somptueuse sirène à la longue chevelure rousse émergeait de l’eau dans un jaillissement de perles luminescentes. Etendue sur le nacre d’un coquillage géant, elle lui souriait, découvrant entre le pourpre de ses lèvres une lignée de perles blanches comme l’alabastrite. Elle se mettait alors à chanter, un chant de cristal, pur et triste a en emprisonner chaque battement de coeur, et alors, petit être impuissant se noyant dans les flots, il assistait à la soudaine éventration de l’ensorcelante créature. Le doux visage se crispait de souffrance et les couleurs du tableau dégoulinaient, ne laissant devant les yeux de son âme de rêveur qu’une toile inerte, aux tons déchirés. Il se réveillait en nage, le cœur battant et l’esprit envahi par une paradoxale avidité dégoûtante de sang.

 

Un matin, il prit son courage et engagea la conversation avec la rousse caissière, lançant en préambule quelques banalités.

 

-         Sale temps aujourd’hui. J’ai oublié mon parapluie, j’espère qu’il ne pleuvra pas sur le chemin du retour. Tiens, vous ne vendriez pas des parapluies, par hasard ?

 

-         Non, malheureusement. J’espère que vous aurez de la chance et que le ciel ne vous tombera pas sur la tête ! lui répondit-elle en riant. Elle enchaîna d’un ton plus sérieux : Je pourrais vous proposer le mien, si vous me promettez de me le rapporter avant dix-huit heures.

 

-         Oh, heu… et bien ma fois… répondit-il en hésitant, agréablement surpris par la tournure des évènement. Oui, pourquoi pas, puisque vous me le proposez si gentiment.   

 

Et c’est ainsi grâce à la pluie que le premier lien se tissa entre eux. Il revint à dix-huit heures tapantes lui rapporter son parapluie et en profita pour l’inviter à boire un verre.

 

Le courant passa très vite entre eux, et ils multiplièrent leurs rencontres. Un soir de septembre, il l’invita chez lui, sans trop savoir ce qu’il allait faire ensuite. Cette créature l’égarait, il avait beau tenter de piétiner les émotions qu’elle faisait naître en lui, les roses de l’amour se redressait aussitôt, distillant leur parfum enivrant, douce brise venant câliner son désir.

 

Leurs âmes en parfaite symbiose, ils firent l’amour durant des heures, sous les rais de lune qui dansaient à travers les persiennes. La musique de leur souffle berçait leurs ébats. Mais il sentit soudain monter en lui un épouvantable fantasme de viol. Alors qu’il luttait contre le violent désir d’égorger la douce créature qui l’enlaçait, celle-ci, croyant à un regain de fougue de la part de son amant, redoubla de douceur, se faisant ainsi à son insu, à grand coup de tendresse, assassine des pulsions destructrices qui ravageaient Paul.

 

Il jouit soudain dans un cri où se mêlaient plaisir et soulagement, et des larmes, si longtemps retenues prisonnières dans l’antre de son cœur, roulèrent sur ses joues enflammées par le récent plaisir. Il pleura longtemps, enlacé dans les bras de la douce caissière qui, bien que surprise, ne posa aucune question, le laissant déverser contre son coeur les flots de ses souffrances. Puis ils s’endormirent tout les deux, emportés par l’épuisement.

 

Son lendemain sera pour Paul, sans aucun doute, « un autre jour »….

 

   

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 16:09


 

 

Telles des racines assoiffées

De lumière

Les mains des indigents

Auréolées d’espoir

Se tendent vers les Cieux

 

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 20:27

 64 - Ecriture sur image sur http://www.ecritureludique.net

Pierre par pierre

Il a construit sa route

Avec en clé de voûte

L’envers de la lumière

 

Parsemé d’ombre et d’éclair

Poussière d’éther

Le voyage du sage

Promet monts et misères

 

Des cavernes obscures

Qui bordent son destin

Il extrait du saumure

Ses anciennes blessures

 

Parsemé d’or et de chimères

Artère d’hiers

Long chemin de galère

Où l’on croise le fer

 

Grain par grain

Il scelle le chemin

Et compose un écrin ;

L’harmonie de sa Fin

 

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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 18:34

Ecriture sur Image
(Exercice d'écriture sur ecritureludique.net)


Tout au bout du chemin

L’Inconnu de l’âme Or

Cache dans la brume vespérale

Sa silhouette d’éther

 

Debout sur le ponton

Elle attend le Passeur

 

La pluie qui suinte encore

D’entre ses volets clos

Flic-flac
Flaque

Sur le miroir de l’eau

Brouille le temps

 

Dans un ultime effort

Elle puise entre ses mains

Quelques perles limpides

Glissant sur le plancher

Du petit pont de vie

 

Qu’elle déguste à sa Fin

 

A présent

Elle est prête à marcher

Sur l’eau

Elle est prête à s’ombrer

De l’autre côté du miroir

 

C’est ainsi que les choses se passent

Que l’être trépasse

Quand l’Inconnu de l’âme hors

Lui donne rendez-vous

Tout au bout du ponton

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Antre ciel ether :

L'ESPACE JEUX 

ou

LES SPASMES JE

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