Je poserai mon cœur
Pour qu’à l’aube venue
Tu l’évades en silence
Le long des rayons d’hors
D'un ruban de soleil
...sur ton épaule…
Quand dans la nuit des jours
Le soc des ombres poupres
Creusera dans tes yeux
Les tranchées du tourment
J’épouserai tes peurs
J'épongerai tes pleurs
...quand dans la nuit des jours…
Sur ton épaule
Quand dans la nuit des jours
Ou au plein jour des nuits
Nos âmes mélangées
Chanteront l’éphémère
Amour
Le sablier d’éther
Écoulera pour nous
Sa douce éthernité...
De ses doigts d’ambre
Phébus tend entre les fentes
Des volets clos de ma petite chambre
Quelques cordes d’Or ardentes
Sur lesquelles mon âme
Encore ankylosée de sommeil
Compose la mélodie silencieuse
D’un rêve éveillé, émerveillé
Et l’azur se teint de vers
Et l’amer
S’emplit de roses
Hypnose
Avec les cheveux flavescents
De l’astre de lumière
Mon âme chimère
Tricote un concert
Dont tu es le tempo
Les accords, les intenses
Les dolce…
….les silences…
De ses doigts d’ange
Phébus tend entre les fentes
Des volets clos de mon cœur
Quelques rubans de douceur
Musique : Olivier Shanti
Lecture : Esperiidae...
Du zénith assombri
Se décrochent
Sur les vallées endormies
Les perles luminescentes
Des sources divines
Et tombe sur la scène
De ces contrées assoupies
Un rideau de pluie
Et de soleil
Théâtre éphémère
De son et lumière
Le crépuscule dépose
Sur un lit d’aiguilles de givre
Une couverture de cuivre
Et de paillettes d’or rose
Et dans mon cœur
Ivre de cette douceur
Mes peurs
Mes pleurs
Pour un instant éphémère
De chimère
Se transforment en torpeur
Ampleur
Insoupçonnée
De la puissance de cette Beauté
Le crépuscule dépose
Sur le lit de mes douleurs
Une couverture de douceurs
Et de paillettes d’or rose
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L'INSPIRATION : L'HIVER
J'aime cette beauté, si belle est si posée
Dormant sous son duvet d'un blanc immaculé
Pendant que le soleil, du bout d'un rai doré
S'y pose comme un chant et vient la caresser
Union d'émotions simples, sereines, uniques
Apaisant par sa paix mon cœur mélancolique
Soulageant mes émois par son calme pudique
Tranquillisant mon âme en repos authentique
Couverte de coton, la nature enneigée
Charme et ravi mes yeux par son jeu de clarté
De crissement de mes pas sur le chemin gelé
C'est un fou-rir' du froid qui rend le cœur léger
Quand mes soupirs s'envolent, mués en bués
Quand la Vie étincelle de flocons dorés
Que la natur' s'endort pour mieux se recréer
Je permets à mes rêves de l'accompagner
Exercice d'écriture No 31 - du 04 au 10/02/2008 - Mots imposés
Assassin - Crime - Viol - Défoncer - Lacérer - Immoler - Dévastation - Poignard - Napalm - Hémoglobine - Tripes - Eventration - Egorger - Piétiner - Scalp - Génocide - Massacre - Baisers - Caresse - Tendresse - Caliner - Etreinte - Enlacer - Jouir - Symbiose
Quand l'âme hourd...
Paul à trois ans lorsque son père disparaît mystérieusement, un soir de septembre.
Ce soir-là, juste après un coup de fil étrange, sa mère vint le trouver dans sa chambre à coucher. Elle s’allongea dans le petit nid douillet et serra son enfant contre son sein, le couvrant de doux baisers. Paul, un peu surpris, n’osa bouger, de peur que la caresse de cette étreinte ne s’évapore dans l’éther nuitée de sa petite chambre. Mais après cet instant, le visage de sa mère, habituellement si joyeux et souriant, se referma à jamais, tel un coffre fort dont on a égaré la clé dans un recoin des abîmes de l’âme.
Sa mère ne lui expliqua jamais la disparition de son père. Paul n’osa poser les questions qui le tourmentaient et elles se transformèrent aux tréfonds de son être en poignards lui lacérant le cœur et les tripes.
Il se mit à haïr cette femme qui avait de son silence chassé ce père tant aimé. Pour Paul commença alors un long et pénible chemin jusqu’aux portes de l’Enfer.
A dix ans, il porta sa colère sur des chats. Uniquement les chats roux, comme la chevelure de sa mère, rivière flamboyante jaillissant des sommets de son crâne pour dégouliner leurs braises sur ses épaules menues. Durant des heures, après l’école, il errait les rues en quête d’un chat roux. Il amadouait alors l’animal, avant de l’emporter dans la forêt où il avait établi son antre, dans le creux d’un rocher, un peu en contrebas du sentier.
A l’aide du couteau de cuisine dérobé à sa mère, il entreprenait alors l’éventration de la bête, comme pour tenter d’y dénicher en ses entrailles l’ulcère qui lui rongeait les siennes. Après avoir lacéré la bête, il entreprenait de décoller soigneusement du crâne la chevelure d’Or du félin, puis accrochait ce scalp dégoulinant de sève pourpre à la suite de ceux, déjà séchées, des précédentes victimes de son génocide.
Il cachait sa rage derrière un visage paisible et un caractère facile, si bien que ni ses professeurs ni sa mère ne devinèrent l'ampleur de la dévastation qui s’étendait en lui, chaque jour un peu plus. Lorsque la douleur tourne en vengeance, nul ne peut imaginer l’étendue des ravages qu’elle créera. Lui se droguait aux massacres, se défonçait à l’hémoglobine, le sang lui enivrant l’esprit, liquide suave et chaud lui apaisant la brûlure que la glace de l’absence lui avait infligé.
A l’aube de ses vingt ans, il se donna une nouvelle mission ; il était temps à présent d’élever la mise en scène de ses théâtres : il se mit à chercher une de ce femmes aux cheveux de flammes qui embrasaient tant ses douleurs et sa hargne. C’est à la caisse du supermarché de son quartier qu’il la découvrit. Cette jeune femme au teint d’albâtre et à la crinière de feu, le provoquait de son sourire à chacun de ses passages. Dès qu’il sentait ses grands yeux verts comme l’émeraude rouler sur lui, un mélange de haine et de désir violent lui déchirait les entrailles. Il sentait monter en lui un mélange de désir intense et de colère innommable, un vent brûlant qui dévastait d’un souffle son paysage intérieur, tel une lampée de Napalm sur une forêt rendue aride par une longue sécheresse.
Il ne pouvait plus dormir la nuit, il cauchemardait dans la vision d’une mer verte où il se noyait, alors qu’une somptueuse sirène à la longue chevelure rousse émergeait de l’eau dans un jaillissement de perles luminescentes. Etendue sur le nacre d’un coquillage géant, elle lui souriait, découvrant entre le pourpre de ses lèvres une lignée de perles blanches comme l’alabastrite. Elle se mettait alors à chanter, un chant de cristal, pur et triste a en emprisonner chaque battement de coeur, et alors, petit être impuissant se noyant dans les flots, il assistait à la soudaine éventration de l’ensorcelante créature. Le doux visage se crispait de souffrance et les couleurs du tableau dégoulinaient, ne laissant devant les yeux de son âme de rêveur qu’une toile inerte, aux tons déchirés. Il se réveillait en nage, le cœur battant et l’esprit envahi par une paradoxale avidité dégoûtante de sang.
Un matin, il prit son courage et engagea la conversation avec la rousse caissière, lançant en préambule quelques banalités.
- Sale temps aujourd’hui. J’ai oublié mon parapluie, j’espère qu’il ne pleuvra pas sur le chemin du retour. Tiens, vous ne vendriez pas des parapluies, par hasard ?
- Non, malheureusement. J’espère que vous aurez de la chance et que le ciel ne vous tombera pas sur la tête ! lui répondit-elle en riant. Elle enchaîna d’un ton plus sérieux : Je pourrais vous proposer le mien, si vous me promettez de me le rapporter avant dix-huit heures.
- Oh, heu… et bien ma fois… répondit-il en hésitant, agréablement surpris par la tournure des évènement. Oui, pourquoi pas, puisque vous me le proposez si gentiment.
Et c’est ainsi grâce à la pluie que le premier lien se tissa entre eux. Il revint à dix-huit heures tapantes lui rapporter son parapluie et en profita pour l’inviter à boire un verre.
Le courant passa très vite entre eux, et ils multiplièrent leurs rencontres. Un soir de septembre, il l’invita chez lui, sans trop savoir ce qu’il allait faire ensuite. Cette créature l’égarait, il avait beau tenter de piétiner les émotions qu’elle faisait naître en lui, les roses de l’amour se redressait aussitôt, distillant leur parfum enivrant, douce brise venant câliner son désir.
Leurs âmes en parfaite symbiose, ils firent l’amour durant des heures, sous les rais de lune qui dansaient à travers les persiennes. La musique de leur souffle berçait leurs ébats. Mais il sentit soudain monter en lui un épouvantable fantasme de viol. Alors qu’il luttait contre le violent désir d’égorger la douce créature qui l’enlaçait, celle-ci, croyant à un regain de fougue de la part de son amant, redoubla de douceur, se faisant ainsi à son insu, à grand coup de tendresse, assassine des pulsions destructrices qui ravageaient Paul.
Il jouit soudain dans un cri où se mêlaient plaisir et soulagement, et des larmes, si longtemps retenues prisonnières dans l’antre de son cœur, roulèrent sur ses joues enflammées par le récent plaisir. Il pleura longtemps, enlacé dans les bras de la douce caissière qui, bien que surprise, ne posa aucune question, le laissant déverser contre son coeur les flots de ses souffrances. Puis ils s’endormirent tout les deux, emportés par l’épuisement.
Son lendemain sera pour Paul, sans aucun doute, « un autre jour »….
Sentinelle de l’ombre, aux prunelles d’oiseau
Mystérieux ballon d’Oz au parfum d’oripeau
Suspendu tel un phare au firmament des songes
Se délecte de l’Or des pensées qui s’allongent.
Flocon d’azur
Futur
Bulle de vouloir
Espoir
Fol, et s’envole
Entre les Terres bruineuses
Ether des « à venir »
Puis soudain, essoufflées
Soudain ; REALITE
Les lettres sur la page
Du rêveur échevelé
S’épanchent s’écrasent
Aux pieds de l’haute Tour d’ivoire
Des mercantiles décadents
Sentinelle de l’ombre, aux regards de coucou
Mystérieux ballon d’eau où se noient les cœurs fous
Suspendu sur les rais du placebo des pleurs
Se repaît du sang blanc qui suinte du rêveur