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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 22:26

Coeur en famme-copie-1

Pour écouter la version audio:

 

 

Des papillons dans les veines - (1ère partie)


Octobre rouille les hêtres et réveille le chagrin qui m’envahit chaque année à cette même époque. Et comme chaque année,  ces vers de Lamartine, qui conviennent bien à l’instant, enténèbrent encore d’avantage mon âme tourmentée : 

 

Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature

Convient à la douleur et plaît à mes regards !

 

Je m’appuie au mur de ma solitude, contre lequel des pensées lourdes lancent de cruels assauts. Debout dernière la fenêtre je contemple le crépuscule qui saigne l’horizon et teinte de pourpre les nuages boursouflés. Il n’y a plus aucun souffle pour chatouiller les arbres. Les oiseaux se sont tus. Ils voltigent avec nervosité, écrivant de leurs plumes une dense poésie dans l’air lourd. Un halo de musique s’évapore des haut-parleurs, les notes de coton s’enroulent, se blottissent au creux de mon âme mélancolique comme des chatons doux et fébriles.


Dans trois semaines, je fêterai mes cinquante ans. Le bilan de ma vie est consternant. Cela fait trente ans que je suis amoureux de la même femme et cela pourrait être louable, voir héroïque par les temps qui courent, s’il s’agissait de mon épouse... Mais Solange, que j’aime depuis l’âge de vingt ans, n’est pas mon épouse. Elle n’est pas même ma compagne et je suis tout à fait seul, célibataire endurci par l’accablement et le dépit. Car Solange, la seule femme dont mon cœur se soit épris, aime elle aussi les femmes. J’eu beau me laisser pousser les cheveux, m’épiler le torse et déployer sans retenue toute la féminité contenue dans les craquelures de ma virilité, je ne parvins jamais à enrichir de désirs la tendresse et l’affection qu’elle me portait. Alors, à défaut d’entretenir avec elle une relation amoureuse, je me contente à présent de son amitié. Une amitié qui dure et m’est plus que précieuse ; elle m’est essentielle. Solange, sa prestance, que l’âge a épargnée, son caractère calme et jovial, son incroyable perspicacité. Bénédicte aussi avait ces surprenantes qualités.

Bénédicte...

 

J’avais dix-neuf ans lorsqu’elle est morte. Ma petite sœur a choisi un soir d’octobre pour s’en aller


pour s’évaporer entre les feuilles mordorées

alors qu’une main sidérale            déversait sur la corde de l’horizon

un chaudron de lave orange et flavescente

et teintait d’ambre

l’édredon de nuages

 

 

 

Il est quinze heures, peut-être seize, Bénédicte farfouille dans le porte-crayons et choisi son stylo noir. Elle prend un paquet de feuilles blanches dans le bac de l’imprimante et trace sur l’une d’elle, à la règle, une série de lignes. Car Bénédicte veut que tout soit parfait pour les mots définitifs qu’elle s’apprête à déposer sur le papier blême. Elle s’assoit à son bureau, sous lequel on retrouvera ses pantoufles, plus tard. Et elle commence à écrire. Une lettre à maman, pour lui demander pardon pour tout le chagrin que lui causera son acte. Pour lui dire qu’elle n’y est pour rien, pour lui dire qu’elle  l’aime fort mais que la vie l’écorche l’étouffe la bouffe et qu’elle n’en peut plus. Elle plie la lettre sur elle-même et dessine sur son dos une fleur, cinq pétales cabossés accrochés à une tige tordue ; sa main tremblait. Peut-être pleurait-elle ?

 

Bénédicte prend ensuite une seconde feuille. Elle écrit « ma louloutte » et des souvenirs d’amitiés entremêlés aux mots de désespoir et Laura, sa meilleure amie, rira et pleurera tout en même temps en lisant ce billet que lui remettra ma mère, deux jours plus tard.

 

Puis enfin, ma petite sœur bûche sur les mots qu’elle veut me laisser, elle écrit elle écrit et se sont trois pages, remplies d’une écriture tantôt droite et large, tantôt vacillante, étranglée, que je retrouverai, glissées dans mes affaires. Elle écrit sa peur sa douleur son désordre, la Vie qu’elle glorifie mais sa vie dont elle n’attend plus rien. Elle écrit

 

Mes larmes ont brûlé tant de fois

mon visage. Ma peau buvard             invariablement

les épongent

et elles recoulent dans mon ventre

torrent acide et la douleur

se sustente à elle-même

dans un mouvement perpétuel

épuisant

 

Il faut que je m’en dégage.

 

Elle écrit qu’elle m’aime et que « désormais le ciel tout entier sera à jamais imbiber de la tendresse de cet amour ». Et elle signe : ta p’tite sœur...

 

Puis elle est va dans la salle de bain. Elle se maquille, passe sa plus jolie robe.  Elle crie d’une voix neutre à maman qui s’affaire, à l’étage « maman, je prend une douche » puis s’enferme à clef. Quand a-t-elle a baissé le store ? Peut-être craignait-elle que les étoiles naissantes ne lui insufflent la force d’exister? Elle délaye six sachets d’aspirine 250 dans le verre à dent, qu’elle boit, d’une traite certainement, avant d’abandonner le verre dans le lavabo. Elle entre toute chiquement vêtue dans la douche qu’elle allume, le plus chaud possible. Elle s’assoit au fond du bac, cale sont dos contre le mur en prenant soin de garder tout son corps sous le jet brûlant. Puis elle se tranche les veines. Bénédicte taille net dans ses poignets, dans sa gorge.  « Plus mal, plus mal du tout ni au corps ni au cœur » pense-t-elle peut-être encore puis elle s’envole en dansant dans la vapeur de l’eau.

 

Il n’y avait presque pas de sang, l’eau a pris le long long long serpent pourpre par la main et ils se sont enfuis ensemble par le siphon. Sur le visage de Bénédicte, un sourire. Elle est partie, doucement, calmement, avec une détermination effrayante. Où es-tu maintenant mon Ange ? Ton corps s'est fondu dans cette terre qui t'as nourrie mais, ton esprit ? Ce souffle qui a circulé entre toi et le monde durant ta vie, l'Univers s'en est-il imbibé ?

 

Aurais-je pu te retenir, si j’avais su comprendre ? Cette pensée me harcèle.

 

J’étais chez le père. Maman ne m’a appelé que le lendemain. Ce qu’elle a fait entre le moment où elle a découvert ma sœur et son coup de téléphone, personne ne le saura jamais. Maman a dû sombrer dans un de ces abîmes que les chocs trop violents ouvrent dans l’esprit. Peut-être a-t-elle passé la nuit blottie auprès du corps de sa fille, les deux mains agrippées à ses doigts vides, blancs et froids ? La porte défoncée témoignait de la violence que maman avait déployée pour pénétrer dans la salle de bain. Elle m’a appelé le lendemain, elle m’a dit d’une voix mécanique, très froide « Pierre, Bénédicte s’est suicidée ». Ses paroles ont déchiré mon cœur avec une violence inouïe. Ma mère a continué de parler mais je n’entendais plus rien. J'avais fermé mon esprit. Elle m’expliquait les circonstances de sa mort mais les mots s'écrasaient contre la porte de ma conscience. C’est seulement quelques heures plus tard, qu’ils percèrent la gangue de mon esprit pétrifié. Le râle sauvage que je lâchai alors balafre encore les ténèbres de mes nuits d’insomnie. C’est comme si j’avais vécu deux fois la mort de ma petite sœur. Maman m’a regardé souffrir, sans rien pouvoir me donner de plus que son regard distant. Enfermée dans sa propre peine, elle arrivait tout juste à faire face.


Papa, lui, corrodé par la culpabilité, s’est contenté d’insulter tout le monde. De mettre la faute sur maman, responsable de leur divorce et qui avait traumatisé Bénédicte. D’en vouloir au psychiatre, qui n’avait pas su prévenir l’acte de sa patiente. De me rendre coupable d’avoir négligé ma sœur, de l’avoir repoussée, d’avoir préféré la fête et mes sorties entre amis, de l’avoir laissée seule avec ses chagrins et sa mélancolie. Je lui ai donné raison sur ce dernier point. Et aujourd’hui encore, je n’arrive pas à me le pardonner.


Un orage éclate

et je ne sais plus si c’est dans ma tête

 

Tout se déchire

 

La pluie

où se mêlent des grêlons

transforme la fenêtre en crécelle

et le vent

brosse la feuillelure hirsute des arbres devant la maison

 

L’orage dehors

 

Aussi

 

 

 

L’exhalaison de poussière humide qui drogue mon âme, le bruit du feuillage que le vent chiffonne, la semi-obscurité ou tout alors se dessine en clair-obscur… Le présent se conjugue au passé, à ces souvenirs qui, chaque année toujours plus brusquement, reviennent me tourmenter.   

 

 

...

 

 

 

 Texte ©Judith Beuret

 Musique : www.discmuseum.com - String Quintet in E-Flat Major, G325 Op031-01: III. Adagio Assai - Allegro Giusto L'Uccelleriera par le Quintetto Boccherini


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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 19:28

Un bain de ménage

de Georges Feydeau

sur www.litteratureaudio.com

Georges Feydeau - Un bain de ménage

 

Un bain de ménage est un vaudeville de Georges Feydeau.

Laurence se prépare à prendre son bain, dans son antichambre. Mais elle a un malaise, car elle attend un bébé, renonce à son bain et va se coucher. La bonne, Adélaïde, ne veut pas laiser perdre cette eau tiède qui la tente et elle décide de profiter de l’aubaine.

Mais le mari, que sa maîtresse n’a pas pu recevoir ce soir-là, rentre inopinément…
La situation est délicate…

Distribution : 

Adélaïde Esperiidae,

Catulle : Florent,

Cocarel : Bernard,

Laurence Cocarel : Cocotte.

Pour écouter, c'est ici :

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 19:00

Le petit train rouge traverse la campagne tranquille et file en direction de la ville. Les yeux tout juste décollés, j’appuie mon front contre la vitre froide et m’abandonne au chahut du trajet. Les rayons du soleil caressent les prés depuis peu et la lumière toute neuve confère au paysage une atmosphère à la fois vive et tranquille. Un voile de brume disperse son aura, qui s’entremêle aux sapins humides. Erables et frênes battent des feuilles sous la cajolerie d’un vent léger et offrent au contemplateur un frétillement visuel ravigotant.

 

Dans une semi-torpeur, l’âme mélancolique, je laisse ainsi le paysage qui défile satiner mon regard. La forêt s’ouvre tantôt sur une clairière. Quelques rayons dorés frémissent entre les branches et diffusent un éclat pailleté dont l’écho imprègne chaque perle de rosée et la clairière, embrasée, pétille. Un peu plus loin, c’est un chemin de gravier qui longe la voie ferrée, où un flâneur matinal salue d’un geste large les passagers léthargiques. A quelques mètres de lui, dans les hautes herbes, un petit chien noir apparaît, puis disparaît puis réapparait, dans une série de bonds joyeux. Je soupire d’aise et une buée épaisse me voile le paysage quelques instants. Un peu plus loin encore, là où la forêt s’ouvre sur une parcelle de pâturage, une dizaine de vaches s’éparpillent. La plupart des bovidés broutent sans prêter attention au convoi bruyant, mais une jolie brunette, qui mâchouille son déjeuner en nous regardant passer, semble me faire un clin d’œil complice.

 

Et au milieu de cette tribu flegmatique, une toute petite boule de poils roux, tapie dans les herbes, observe.

 

Le renardeau s’est-il perdu ? Attend-il sa mère, esseulé et inquiet ou, au contraire, a-t-il triomphé de la vigilance maternelle pour partir à la découverte du monde ? La vue de ce bébé canidé couché au milieu de toutes ces dames tranquilles m’émeut plus que je ne saurais le décrire et j’ai soudain envie de m’échapper de ce train. Je voudrais ne jamais rejoindre la ville, les rues encombrées, le brouhaha permanent, les odeurs âcres, les regards fuyants, le médecin, qui m’attend dans son cabinet trop petit trop froid trop silencieux et trop bruyant à la fois. Je veux dans mes oreilles la romance de la clairière qui s’éveille, la fugue du vent dans mes cheveux, le fredonnement des herbes qui dansent, le charivari des oiseaux qui n’en finissent pas de saluer la renaissance du jour. Je saute par la fenêtre close. Je déserte, abandonne sur la banquette mon corps inerte et évade mon âme dans le tableau des champs. Je rejoins le petit renard couché dans les graminées.

 

Je lui soufflerais « Que fais-tu ? » et il me répondrait « J’attends un Petit Prince » 

 

 

 

30.08.2013

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 22:59

Quand j’étais grande, j’ai mouru.

 

Je m’appelais Madame Laura M.

 

J’avais bien plus d’années à mon sac d’os

que de cordes à mon arc en ciel

et la musique

qui s’élevait lorsque j’y frottais mon archet

dissonait affreusement. À en faire fuir les papillons de vie, dans ma tête.  

 

J’ai tout vu venir, de ma déchéance. Lentement, le serpent du chagrin

coulissait autour de mon âme  

son garrot de néant.  

 

Pendant des jours, pendant des nuits

pendant des phrases des vers des mots

j’ai cherché à délivrer mon être, sertit

 tout autour de l’ange anthracite.

 

J’ai souri j’ai pleuré j’ai parlé j’ai songé,       médité

j’ai écrit et crié ; mais rien de tout ça n’a suffit. Je n’ai pas réussi

à reconstruire le vent autour de moi. Je n’ai pas réussi à reconstruire mes ailes.

 

J’ai échoué dans mon envol. Et maintenant, j’étais grande.

 

« J’étais », imparfait d’imparfaite ou comment la douleur n’arrive pas à trouver d’issue

quand l’être-femme s’est construite grâce à l’amour qu’elle éprouvait

conjugué à celui

qu’elle n’inspirait pas.

 

Mon adulte est bien mort. Il reste son cadavre tout autour de mes origines tout autour ma gemme-enfant

cadavre qui pourrit

tous les jours

un peu mieux.

 

J’attends que sa poussière, enfin, s’éparpille aux quatre vents de mes soupirs.

 

Je m’appelais Madame Laura M.

Madame n’est plus Madame, Laura n’aime plus personne

et « Je »

n’est plus que ce tas d’être

en putréfaction. L’envie

d’en inventer un autre 

trouvera-elle un chemin entre mes catacombes ? La pourriture

deviendra-t-elle humus, où germera

une autre graine d’adulte ?


Cela

a si peu d’importance. Je suis bientôt

rabougrie toute entière, recroquevillée

ratatinée coincée entre les espaces abyssaux de mon être adulte tombé.

Et le rejeton que je redeviens, je ne la connais pas encore...

 

 

Je m’appelais Madame Laura M. et quand j’étais grande,  j’ai...

 

 

 

26.08.2013

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 07:00

ou il, comme personne

à gilles f. jobin

VERSION AUDIO 

 

Depuis l’aube, au faîte du cloître

les flammes des chandelles

dansent

 

hier, un môme pleure ; Nemo

divague à l’âme et un maelström d’émois

envahi l’âme enfantine

 

le vent

a passé bien des mains dans les cheveux des hêtres

dévoyé bien des Moires dans l’abysse de Psychée

et quelque part

Nemo

résonne

comme Personne Nobody Hикто(nikto) Pessoa

ou comme tout le monde

 

 

aujourd’hui, comme personne - et c’est un don

le môme devenu Maître         de lui-même

tend tout son être                    tout son autre

        violoncelle, à l’aura bombée d’art

et laisse le crin du mystère

jouer le trouble

sur les cordes du miroir

 

Depuis l’aube, au faîte du cloître

les flammes des chandelles dansent ; la vie et l’aède

célèbrent

le jubilé de Palissandre

 

une pensée

sereine et clandistine, tricotée de voeux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

danse avec elle

 

 

28.08.2013

 

 

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 15:43

Il parle, il raconte les draps souillés, les déjections où se mêlent maintenant du sang. Il raconte, sans pudeur car ce qui lui arrive il ne l’a pas choisi, c’est la vie mais il ne l’a pas voulu, cela m’arrive, c’est ma réalité et il n’y a pas de raison que je la taise parce qu’elle vous dérange, vous dégoûte, vous fasse peur. Moi aussi j’ai peur, savez-vous !? Et c’est presque un cri. Il raconte, le temps qui a passé, ses pinces qui ont arraché de son jardin toutes les fleurs ; sa femme, ses enfants, sa famille, les amis, plus personne aujourd’hui dans ma vie, je suis seul. Seul, et de nouveau,  savez-vous combien j’ai peur ?! L’autre nuit, quand tout se vidait de moi dans mon lit, quand je sentais ce qu’il y a à l’intérieur de mon corps fuir et souiller les draps et je croyais, peut-être, au milieu des excréments il y a ma vie ? Est-ce que je suis encore en vie, je me disais. Et la question, à qui la poser ? Et Clara, à l’autre bout du fil, s’accroche à la cornette

 

pour ne pas tomber dans la déchirure de ce cœur qui s’ouvre à elle sans complexe


pour ne pas perdre son âme dans les sinuosités des écorchures de cet être


pour ne pas se noyer dans cette voix trempée qui explique et qui lui dit, et c’est comme un fouet qui claque : c’est inhumain de laisser quelqu’un vivre comme cela. Vous savez, c’est dur de vivre, mais je vous le dis, c’est encore plus dur de mourir.

 

Et est-ce un sanglot de colère où de douleur qui peuple soudain le silence qui s’installe entre eux ? Les deux, pense Clara, et que dire pour rompre ce silence sans gercer plus encore ce présent écartelé. Courage Monsieur, et des mots mais pas trop, de crainte qu’ils ne tombent comme des bûches dans le brasier de sa souffrance.  Et le soc de l’impuissance qui laboure le cœur de Clara et dans les sillons creusés, les graines de la compassion, mais que donneront-elles comme fruits ?

 

On lui a raconté qu’on l’a emmené finalement à l’hôpital pour un contrôle. Juste un contrôle Monsieur, mais il a pris avec lui trois valises, toutes ses affaires pourrait-on dire, parce qu’il avait en lui l’espoir qu’on le garderait, qu’enfin ! quelqu’un prendrait soin de lui, qu’il ne serait plus seul les nuits, que quelqu’un lui changerait ses draps et lui parlerait pour qu’il sache qu’il est encore vivant. On lui a raconté aussi qu’on ne l’a pas gardé, qu’on l’a reconduit chez lui avec ses trois valises et son paquet de larmes dans les yeux et sa peur et sa solitude. On lui a raconté, et cette nuit, elle ne dort pas ; elle entend l’homme pleurer dans ses draps souillés.  

 

 

 

26.07.2013 - ©JB

 

 

.

 

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 15:36

...réunis sur une seule page, ici :

 litteratureaudio

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 10:24

Feu la mère de Madame

de Georges Feydeau

sur www.litteratureaudio.com

Jean Beraud - Devant le theatre de Vaudeville a Paris

 

Feu la mère de Madame est un vaudeville en un acte de Georges Feydeau,

Représenté pour la première fois le 15 novembre 1908 à la Comédie-Royale à Paris.

 

 

Cette pièce est particulièrement bien adaptée au concept de www.litteratureaudio.com, qui est de faciliter l’accès en particulier aux aveugles et malvoyants aux joies de la littérature, car les narrations y sont nombreuses. Une audiodescription qui permet de « visualiser » les scènes. Ce fut un plaisir pour moi que d'y interpréter la bonne...


Bour l’égouter, che fou laisse suifre le lien...

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 23:28

 

J'écris

 

10.07.2013

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 17:42

L’horizon entrouvrait ses lèvres et lui livrait l’esquisse d’une plage où il pourrait se reposer. Mais il manquait tant d’air dans ses voiles, tant d’eau dans son océan, tant de couleurs à ses plumes  

 

Il manquait tant de bulles à ses rêves et tandis que l’hydre dansait au rythme de l’affolement de son cœur, il perdait les sens et sombrait au milieu des étoiles

qui se reflétaient sur le miroir de l’eau


 

Il lui fallait fuir les démons de ses nuits éveillées

et ancrer son histoire dans le terreau de la verticalité

 

Alors, un vent d’ouest a levé ses mains

de vives et audacieuses paluches

 

Elles ont agrippé la chaloupe égarée

ont fait ce qu’elles ont pu pour l’échouer sur un petit bout de pierre

craquelée par l’écume

 

puis elles ont brassé brassé brassé

l’aura compacte et stimulante du goémon qui séchait sur l’écueil

 

Ici

au bout du monde

sur cette terre brutale

bout de sol échappé des terres soumises

il a senti la vie renaître en lui

 

Il a entendu encore le vent

lui conter ce refrain

 

lève la tête petit être, grand devenir

lève la tête

 

le trésor

est dans tes yeux

 

 

Il a levé la tête

mais ce qu’il a vu alors

                                                   aujourd’hui, il ne s’en souvient plus

 

 

 

 

09.07.2013

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Antre ciel ether :

L'ESPACE JEUX 

ou

LES SPASMES JE

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